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AFRICAGAY CONTRE LE SIDA

AFRICAGAY CONTRE LE SIDA / 2013-2014

17 films courts pour le réseaux associatif Africagay contre le Sida.

L’écriture de nos films s’est faite en étroite collaboration avec les associations membres d’Africagay contre le Sida qui ont participées à ce projet.

Les films sont utilisés comme outils de plaidoyer lors de conférences internationales et auprès d’institutions. Certains de ses films sont publiques visible sur internet. Les 17 films sont sont utilisés par les associations d’Africagay contre le Sida au sein d’ateliers de sensibilisation et groupes de paroles.

Une coproduction DokoMundi / AfricaGay contre le SIDA

Réalisation, image et montage : Juan Gélas

Graphisme et animation : Pierre Gélas

Juan Gélas, réalisateur du film :

Le point de départ de notre projet avec le collectif  semblait assez simple: produire une vingtaine de films courts, croisant les témoignages d’activistes d Africagay contre le Sida le réseau pan-africain d’associations qui lutte contre l’homophobie et le VIH/Sida Ces films étaient destinés à être diffusés sur les réseaux sociaux, utilisés comme support de plaidoyer et comme outils de formation sein des associations.

Nous avons travaillé collectivement à la conception de ces films, avec les personnes qui voulaient prendre part aux interviews. Nos discussions étaient loin d’être théoriques. Dans un continent où 39 des 53 pays pénalisent l’homosexualité, affirmer publiquement que l’ont est gay ou simplement s’associer aux combats Lgbti  s’est s’exposer à la prison, mais aussi au chantage de la part des forces de police, au rejet social, aux violence physiques, voir au meurtre. Ensemble nous avons examinés de nombreuses questions : quelle seraient l’utilité de ces films ? Comment seraient-ils diffusés et sur quels médias ? A quels dangers s’exposaient les personnes qui allaient témoigner lorsque les films seraient rendus publiques ?

Après avoir longuement réfléchit une dizaine de militant.e.s ont décidé de participer. Les interviews ont été réalisées à Cotonou, à Tunis et à Paris, en tête à tête dans des chambres d’hotel, loin des oreilles indiscrètes. Pour la plupart des participant.e.s c’était la première fois qu’ils/elles parlaient publiquement de leur sexualité, de leur combat contre le VIH. J’ai tout de suite compris que nous étions loin de confessions intimes voyeuristes et spectaculaire. La parole a émergée, précieuse et vitale. Les mots s’imposaient comme une nécessité, pour sortir de l’enfermement, du secret et de la peur, pour changer le monde.

Une fois montés, nos films ont trouvés leur place. Ils ont été projetés lors de nombreuses conférences nationales et internationales sur le VIH/Sida et les retours des associations qui s’en servent lors de groupes de paroles de personnes séropositives et/ou gays sont très positifs. Ces témoignages filmés délient les langues et encouragent la prise de parole. 

Le travail sur cette collection de films m’ont obligé à me confronter à l’une des questions centrales de mon métier de producteur et de réalisateur de documentaires: celle du lien de  responsabilité qui s’instaure dans le rapport entre les filmeurs et les filmés.